Lunchboss
5/3/2024

Lunch Boss #15 - A table avec Dorothée Barth et Coline Mazeyrat, co-fondatrices de JHO

Dorothée, Coline et JHO en quelques mots.

Soutenues par Rob Spiro, l’américain nantais d’Imagination Machine, Dorothée, journaliste dans le domaine de la santé et Coline, marketeuse professionnelle s’associent pour lancer la marque JHO.

En avril 2018, leur site marchand propose des tampons et des serviettes à base de coton bio, non blanchi au chlore et sans parfum.

Après une petite augmentation de capital en love money, elles prouvent la traction de leur business par des prêts bancaires puis se lancent assez rapidement dans la première levée de fonds de 400 K€ avec l’association de business angel régionale Bamboo.

Une deuxième levée de fonds suit avec le fonds parisien Foundersfuture à hauteur de 1,5 M€. L’équipe est aujourd’hui composée de 10 personnes et l'entreprise compte plus de 40 000  clients.

Quelles sont les clefs d’une telle success story? Est-ce ce caractère assez trempée et plutôt direct des deux fondatrices? Ou bien les valeurs qu’elles portent?

Oui JHO, c’est Juste et Honnête : honnête car la composition des produits est transparente et juste car l’entreprise reverse 1,8% de leur chiffre d’affaire à des associations qui aident les femmes dans la précarité. Les tips de Dorothée et Coline sur la levée de fonds.

1/ Quand on veut lever des fonds, il ne faut pas négliger les fonds régionaux pour le premier tour de table

Lors de leur première levée de fonds, elles ont fait la tournée des VC parisiens, c'était un peu tôt et elles n'étaient pas en position de force : projet régional "provincial" (avec la condescendance qui allait avec) ,  marques concurrentes au même stade de développement. Beaucoup de perte de temps mais de bons enseignements.

Cette video est un clin d’œil humoristique à cette expérienceC'est finalement avec Bamboo qu'elles ont conclu leur première levée de fonds en 3 semaines. L’approche des VC parisiens a été beaucoup plus facile pour le second tour de table car JHO était la marque qui avait pris le marché par rapport aux concurrents et les metrics étaient plus attractifs.

2/ Il ne faut pas commencer son roadshow par les investisseurs que l’on souhaite avoir à son board.

Le roadshow est certes chronophage mais c’est un bon exercice pour perfectionner son discours. Même si on croit tout connaître sur le bout des doigts, il y a toujours une question à laquelle on n’arrive pas à répondre. Mieux vaut bien s'entraîner avant de se présenter devant ses futurs investisseurs.

3/ Il est recommandé de se faire introduire chez les VC parisiens par le biais d’une relation commune.

Un acteur du réseau, le CEO d'une entreprise dans laquelle ils ont des parts,....

4/ Pour une levée de fonds, il faut être entouré par de bons avocats en qui on a confiance,

qui sont capables de vulgariser le langage et qui défendent vos intérêts personnels.

Il ne avoir en tête qu'en plus de ses propres frais d'avocats, il faut payer ceux du fonds d'investissement. Et la facture est salée. Les conseils glânés entre le fromage et le dessert.

1/ Un équilibre vie pro/vie perso est possible

“Quand on est associé à des gens sains, on peut avoir une vie perso et voir ses enfants” dit Dorothée. C’est l’un des principes que les deux associés se sont fixés depuis le début.

Il faut savoir déléguer certaines tâches et éviter de se surcharger en anticipant bien les recrutements. Elles avouent d’ailleurs avoir dû  défendre ce principe auprès de certains interlocuteurs, notamment pendant la dernière levée de fonds que Coline a passé enceinte de 7 mois !

2/ Même si on a 1M€ sur le compte, un sous est un sous.

Il est important de garder la valeur des choses et ne pas flamber :)

3/ Les valeurs défendues par l’entreprise et la marque employeur

à travers les "home made vidéos" notamment ont joué un rôle clé dans le recrutement, et aussi dans l’acquisition client.

4/ Comment ont-elles su prendre cette avance sur la concurrence?

A travers une écoute continue du marché.

Elles ont créé une communauté de proches qu’elles sollicitent régulièrement en attrapant elle même le téléphone. A chaque sujet, un sondage est lancé.

Elles en sont à la 5ème refonte du site web pour répondre au mieux aux besoins de leurs clientes.

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