Lunchboss
5/3/2024

A table avec Albert Reynaud, cofondateur de Semana !

Albert et Semana en quelques mots 

Albert est clermontois, fait ses études à l’ESCP puis part bourlinguer dans plusieurs pays - Royaume-Uni, Brésil, Mali, Inde - pour atterrir à Londres chez Google dans les équipes de vente (ads). Après 10 ans chez le géant américain, il part avec la volonté de monter quelque chose. Il fonde une première boite spécialisée dans la location de véhicules électriques, projet avec lequel il intègre l’accélérateur Entrepreneur First. Il se spécialise dans les sujets de mobilité quand le Covid immobilise tout le monde à la maison. Il sent l’opportunité et se lance dans la conception d’un outil permettant de faire face à un nouveau mode de travail : celui nommé “hybride”. Il crée le logiciel SAAS B2B “Semana” en juillet 2020 avec pour objectif certes d’organiser le télétravail mais également optimiser l’occupation de l’espace de bureau et ainsi diminuer les coûts pour l’entreprise devenus importants avec l’inflation. En juillet 2023, il enregistre une centaine de clients dont quelques beaux logos comme Le Figaro, seloger, les Galeries Lafayettes ou la Sacem.

À l’occasion de notre Lunch Boss, il s’est prêté au jeu des questions / réponses en toute franchise et simplicité avec les entrepreneur.es présent.es .
Si on devait donner un titre qui résume les échanges ? On dirait : un parcours entrepreneurial semé d'embûches (sinon c’est pas drôle !) mais avec une méthodologie implacable.

Ce qui nous a marqué lors des échanges avec Albert 

1/ Entrepreneur First : l’école de la vie entrepreneuriale

Albert recommande fortement Entrepreneur First. L’accompagnement lui a appris à résoudre un problème urgent avec peu de moyens. Il a suivi leur méthodologie pour valider son idée sans pour autant sortir un produit. Sa base de travail : une landing page, quelques ads words et une pre-registration. Il a également réussi à développer son discours commercial et notamment le volet ROIste vis-à-vis de ses clients. Les débuts de Semana se sont donc faits sur un socle solide. 

2/ La seconde étape : la qualité du produit

Une fois l’idée validée, le besoin et les cibles identifiées, l’équipe a développé le produit. Certes, le MVP était loin de la solution d’aujourd’hui mais il a toujours été propre. Albert nous avoue que pendant très longtemps, ⅔ du budget de la boîte passait dans les salaires de développeurs. Il ajoute même qu’il a commis une erreur à ce propos, il a fait le choix, à l’époque, d’outsourcer cette ressource plutôt que de recruter des devs seniors. Cette décision lui a fait perdre du cash mais aussi beaucoup de temps. 

Il a également précisé que l’arrivée d’un CPO a fait décupler la productivité des devs : il a mis en place des séries de 3 sprints de 2 semaines puis 2 semaines de cool down pour diminuer la dette technique. C’est une affaire qui tourne : les tensions entre les équipes de développeurs, le support technique, les CSM ont grandement diminué.

Après une rapide démo, on constate que le produit est très qualitatif. Albert est d’ailleurs assez fier de se démarquer sur ce marché hyper concurrentiel par ce biais.

3/ La 3ème étape : l’acquisition client

Semana a certes développé le bon produit répondant à un besoin fort mais a également déployé une stratégie d'acquisition client. Elle s’est tout d’abord formalisée de manière frugale avec la mise en place d’emailing sur Lemlist et sur Linkedin. Ce canal a longtemps correspondu à 40 % du mode d’acquisition, le reste étant en grande partie du bouche à oreille. 

Depuis aujourd’hui 1 an, Semana a recruté une directrice marketing qui travaille notamment sur la diversification des canaux d’acquisition : la mise en place d’une stratégie SEO et du paid marketing. Elle pilote également la data qui en ressort pour affiner la stratégie et développer le discours vis-à -vis des VC. Albert avoue qu’à ses débuts il lui a été difficile de la piloter “on a shooté dans tous les sens” dit-il, mais aujourd’hui cet enjeu est maîtrisé et piloté !

4/ Et pour finir la levée de fonds ! 

“Moi j’aimerais atteindre la rentabilité sans lever de fonds mais ce n’est pas possible dans mon domaine” nous confie Albert. Effectivement, dans un domaine aussi concurrentiel, il est impératif de financer sa croissance et son exécution. Pour son tour de pre-seed, Albert a pitché devant 130 fonds à l’occasion d’un demo day, sans finalement obtenir de retour intéressant. Comme sur Lemlist, il a shooté dans tous les sens sans prendre en compte le fait que chaque investisseur dispose de sa propre thèse d'investissement. Il s’est finalement tourné vers des BA et a closé son seed récemment avec un peu plus de connaissance et de méthodologie. Il sait qu’à un moment donné, le marché va se consolider, il tâtonne et reste à l'écoute de potentiels rachats.  

On lui souhaite bien entendu le meilleur ! 

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